Que peut-on retirer des comparaisons entre cultures artistiques et culture scientifique ?
Tentons pour voir, un petit exercice d'écriture portant sur les "cultures artistiques et scientifiques" (au sens de l'ensemble des actions se revendiquant de prêt ou de loin de la culture).
"Je n'ai aucune culture musicale ... Nul au trivial poursuit camembert marron (art&littérature), je n'ai aucune forme de connaissance des grands, petits, originaux, novateurs, classiques, underground .... artistes de musique ou de leurs œuvres. Cela ne m'a pas empêché de pratiquer un peu la musique moi-même. Cela ne m'empêche pas d'apprécier la musique ou la chanson."
Ré-écrire ce paragraphe en cherchant à l'appliquer à la CST est intéressant. Cela pourrait donner :
"Je n'ai aucune culture scientifique ... Nul au trivial poursuit camembert vert, je n'ai aucune forme de connaissance des grands, petits, originaux, novateurs, classiques, underground .... chercheurs ou de leurs recherches. Cela ne m'a pas empêcher de pratiquer un peu la recherche (la science ?) moi-même. Cela ne m'empêche pas d'apprécier la science ou la technologie."
Les producteurs et les œuvres
Avoir ou ne pas avoir de culture musicale ou picturale semble souvent signifier dans le langage courant ne pas connaitre les artistes et leurs œuvres. Il y a ici beaucoup d'histoire de l'art ou de connaissances des acteurs ou de leurs courants de travail.
Pourtant pour la CST, avoir beaucoup de culture semble très peu lié aux acteurs et à l'histoire de la science. La culture scientifique se ramène pour beaucoup et trop souvent aux seules connaissances scientifiques reléguant les autres aspects à d'autres domaines (histoire des sciences, connaissance de la recherche, ...).
A l'inverse, on peut très bien pointer la similarité des 2 approches face aux travaux d'acteurs spécifiques que sont les artistes et les chercheurs. Dans les 2 cultures le centre du propos est cette production : les œuvres d'une part, les connaissances de l'autre.
Finalement la différence tient peut-être à la confiture :-) ! "La culture c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étale".
Suivant cet adage, la différence apparente des 2 cultures tiendrait plus à la façon d'en parler qu'à son contenu proprement dit. Les 2 cultures visent une connaissance partagée des œuvres. Mais dans le cas de l'art, l'œuvre ne peut se communiquer dans une discussion et on y fait référence par le travers : l'artiste, son courant, ... mais par défaut. Alors que dans le cas de la science, la connaissance est ainsi faite qu'elle peut s'exprimer sans aucune référence extérieure. Voilà peut-être une "vraie" différence entre les 2 cultures.
La pratique
Pratiquer la musique, le dessin, la peinture ou la démarche scientifique ... et plus tard faire des études artistiques ou scientifiques, ne semble avoir aucunes formes de rapport à la notions de culture.
Mais alors pourquoi sont-ils si nombreux à nous vanter les mérites de pratiquer la démarche scientifiques dans toutes animations de CST ? Voilà une drôle d'idée que je vais m'empresser de creuser pour un futur billet.
Apprécier ... ou la notion de plaisir
Assez loin des définitions courantes liées à la culture, le terme "apprécier" ou ce qu'il recouvre est pourtant extrêmement fort dans le domaine des arts et la notion de plaisir est très présente dans les actions de culture des domaines artistiques. Quelqu'un qui apprécie ou non un art, un artiste, une œuvre, ne fait pas de lien direct entre cet état et la "qualité de sa culture". Les programmations de concerts ou d'exposition semblent chercher avant tout à maximiser le plaisirs des publics.
Mais où est le plaisir dans nos actions de CST ... Pourquoi n'est-ce bien souvent qu'un objectif secondaire devant celui d'acquisition ou au moins de découverte des connaissances ?
Encore une fois, le comparatif est instructif et nous permet d'aller au-delà des a priori. Ici c'est plutôt mes a priori relatifs aux arts qui sont certainement à revoir. En effet, peut-on vraiment parler d'action culturelle devant l'organisation d'un concert monstre au stade de France ? N'est-on pas ici plutôt dans le loisir ? Les actions culturelles n'ont-elles pas toujours quelque chose à voir avec la découverte et/ou la mise en présence de la diversité des œuvres ? Finalement n'est-ce pas, à l'instar des actions de CST, le plaisir qui est (doit être) absent ou secondaire des actions de cultures artistiques ? Finalement le plaisir n'est-il pas plutôt un moyen qu'un objectif en soit dans les actions culturelles ? On retrouve ici des idées développées dans mon billet sur le jeu et les médias en CST, sur les moyens et objectifs.
Voilà encore pas mal de réflexions que le terme Culture peut provoquer et que la modestie à accepter de se comparer à l'autre peut apporter.
Des idées sur le sujet ? ...
Des réflexions que le concept de culture appliqué à divers domaines pourrait amener ? ...
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