Le seul exemple que j'ai en mémoire est 'Georges et les secrets de l'Univers',de Stephen W. Hawking et Lucy Hawking.
S'il faut saluer l'initiative, et même le résultat : on est tout de même obligé de convenir que s'il fallait le juger que sur le seul côté romanesque, Georges ne serait pas en tête de gondole. Quand au côté scientifique, oui, forcément, c'est Hawking qui écrit, donc on peut considérer qu'au moins il ne devrait pas trop y avoir de coquilles. Mais, personnellement, je n'ai pas l'impression, après avoir lu le bouquin, d'en savoir plus sur les étoiles et l'Univers.
Du coup, le projet de bouquin sur l'écologie, je vais essayer, mais je ne suis pas convaincue, convaincue.
J'ai l'impression qu'à trop vouloir tout mélanger parfois on se trompe complètement. Qu'il faut choisir un axe principal, il faut que celui là soit solide. On ne peut pas mener roman et science de front, à part égale.
Dans mon cas, le choix est fait. Le contenu prime, il doit, par lui-même être attractif, vulgarisé, accessible... l'histoire c'est de l'emballage... moins que ça... un peu de ruban sur le paquet. En tous cas, je vais tenter le coup, on verra bien ce que ça donnera.
pareil. je vois pas bien l'intérêt de fictionnaliser la science. si la littérature existe c'est pour autre chose, c'est pour faire "voir" ce qui ne s'observe pas. c'est pour évoquer, c'est pour émouvoir. c'est pas pour décrire. c'est comme si il fallait faire passer la pillule et diluer un peu, excuser la "science" qui serait trop chiante par elle-même. Le seul côté que j'aime bien c'est quand le scientifique "raconte" ce qu'il fait, d'où il vient, pourquoi il cherche ce qu'il cherche, bref qu'il donne son point de vue, fait part de ses doutes et de sa subjectivité. ça permet de se situer par rapport à lui/elle...sinon oui, c'est bidon.
RépondreSupprimerMerci Sam pour le commentaire. Du coup, je continue la discussion (cette question du mélange des genres me taraude en ce moment)
RépondreSupprimerEn fait, la 'science', n'est pas rébarbative en elle-même... c'est, à mon avis, un peu trop souvent la façon dont elle est enseignée qui la rend indigeste. Une somme de connaissances sans queue ni tête à ingurgiter. L'idée,je crois, qu'il y a derrière un bouquin jeunesse, c'est de retrouver le plaisir de se poser des questions, d'imaginer (pour faire une hypothèse scientifique valable, il faut souvent des trésors d'imagination)...
Mais, bon cela reste théorique... en pratique c'est autre chose.
Sur les doutes et la subjectivité du scientifique, il y a aussi à dire... mais pas aujourd'hui...
Tout à fait d'accord sur l'idée de base qu'il ne faut pas tout mélanger et qu'il faut savoir "prioriser ses objectifs".
RépondreSupprimerAinsi écrire un bouquin de vulgarisation, écrire un bouquin scolaire, écrire un roman : représentent 3 objectifs distints.
Pour autant il ne faut pas tomber dans l'excès inverse et considérer que faire un roman, sous-entend s'interdire de parler de science.
En fait j'ai souvent l'impression que mis à part dans des bouquins annoncés comme comportant une part importante de science ou de technique (comme les Techno-thriler à la Clancy ou tous les romans de Science-fiction), les autres s'interdisent le moindre passage sur des sujets techniques ou scientifiques.
C'est dommage, d'autant qu'il s'agit là d'un pan de plus en plus important de notre culture générale. Comme si les romans de qualités se devaient d'être à la bourre sur la société dans laquelle ils émergent.
C'est grave docteur ?
@Thomas
RépondreSupprimerSoit c'est juste par manque de culture
scientifique des auteurs, tout simplement.
Quelque chose qu'on ne connait pas, il y a peu de raisons qu'on pense à l'inclure dans une histoire qu'on écrit.
Soit c'est dû à une sorte d'incomptaptibilité intrinsèque entre la chose racontée et la chose scientifique...
??
Bonjour, venant de découvrir ce blog, je me permets de commenter ce billet datant de plusieurs mois mais qui m'amène à quelques réflexions.
RépondreSupprimerIl me semble que pour discuter au mieux de la question du mélange entre science et littérature, il faudrait définir ce que ces trois termes recouvrent pour vous, ou du moins circonscrire leur définition car la problématique posée par le titre de votre billet est très large.
Premièrement, "mêler" peut avoir plusieurs objectifs et/ou plusieurs résultats.
Pour reprendre une terminologie biologique (non exhaustive), entre les différents éléments d'un projet de "science et littérature", est-ce qu'il y aura commensalisme (exploitation non-parasitaire de l'un sur l'autre), coopération (travail commun pour intérêt réciproque) ou parasitisme (l'un tire profit au détriment de l'autre) ? Et est-ce qu'on parle depuis le point de vue de la science ou alors depuis le point de vue de la littérature ?
Deuxièmement, la science ne se résume pas à la vulgarisation/transmission de connaissances scientifiques.
Dans un projet de "science et littérature", différents aspects des sciences peuvent être médiatisés ou socialisés : connaissances factuelles ou conceptuelles ; savoirs, savoir-faire ou savoir-être ; science déjà faite ou science en train de se faire ; histoire des sciences ou controverses actuelles ; fonctionnement du tout petit monde de la recherche universitaire (clin d'oeil à "un tout petit monde" de David Lodge) ; liens sciences/société ; manière de comprendre et d'agir sur le monde ; etc. Je pense que tous ces aspects peuvent entrer d'une manière ou d'une autre dans des projets littéraires cohérents, esthétiques et/ou divertissants ou, en tous les cas, non indigestes !
Troisièmement,la littérature pouvant être associée aux sciences ne se résume pas au roman, comme le déroulé de votre réflexion (et les différents commentaires) le laisse supposer.
Il y a certes beaucoup d'auteurs de romans qui utilisent des connaissances scientifiques (allant de la physique à l'histoire en passant par l'économie ou la sociologie) pour construire des histoires (romans policiers, romans historiques, romans de science-fiction, romans d'aventures, etc.). Certains construisent d'ailleurs eux-mêmes des connaissances : pour sa Comédie humaine (137 oeuvres), Balzac a écrit et regroupé ses textes en "Etudes de moeurs", "Etudes philosophiques" et "Etudes analytiques" et il les a rédigé en les classant par milieux sociaux, lieux géographiques ou par catégories psychologiques. Ceci étant dit, il existe d'autres productions littéraires que le roman.
Sans parler de la "littérature scientifique" qui fait partie intégrante du processus de recherche scientifique, j'évoquerai d'autres genres littéraires comme le conte, la poésie et l'essai. Pour ne citer que la catégorie "essai", vous retrouvez par exemple tous les livres de Steven Jay Gould sur l'évolution.
Il y a aussi le théâtre qui, en plus d'être spectacle vivant, est considéré comme un genre littéraire à part entière. Or le théâtre scientifique existe et propose souvent des oeuvres intéressantes. Je vous renvoie au travail du professeur Daniel Raichvarg (Université de Bourgogne) ou du CCSTI de Saint Etienne avec notamment sa base de données http://base.scenesdemeninges.fr/
La BD n'est pas complètement intégrée dans la littérature, mise à part pour ce qui relève du "roman graphique", mais il s'en rapproche. Et je pense que c'est un vecteur de communication scientifique très courant, notamment en médecine et en éducation à l'environnement. Je vous renvoie aux travaux d'il y a une vingtaine d'années du professeur Yves Girault du MNHN (références biblio sur son site www.yvesgirault.com).
Suite à mon précédent commentaire, par rapport à votre billet, même s'il s'agit du premier épisode, il me semble que la problématique que vous souhaitez aborder serait plutôt à titrer ainsi : "Mêler vulgarisation scientifique et littérature romanesque ?". L'idée étant de se demander dans quelles mesures le roman peut-il être un dispositif communicationnel pertinent pour transmettre des idées, des concepts et des faits scientifiques.
RépondreSupprimerMais une problématique connexe pourrait être également intéressante : "Mêler vulgarisation scientifique et fiction ?". Au-delà de la science-fiction, cela permettrait de prendre en compte d'autres supports et manières de raconter des histoires qui utilise des éléments scientifiques (sans qu'il y ait un objectif affiché et recherche de vulgarisation scientifique) : films et séries TV par exemple. Quelles représentations des sciences (et des techniques) nous sont proposés par des séries télévisées d'hier ou d'aujourd'hui comme MacGyver, Bones ou Les Experts ? Et avec quelles répercutions ? Est-ce une bonne chose pour qu'il y ait explosion, depuis quelques années, des demandes pour entrer dans la police scientifique et technique ou pour devenir médecin légiste ?
Pour finir, quelques exemples de romans (non SF) que j'ai apprécié avec des morceaux de sciences à l'intérieur :
- "Muséum", de Véronique Roy, qui mêle théories de l'évolution, meutres, suspens et Muséum d'Histoire Naturelle de Paris
- La trilogie des "Fourmis" de Bernard Werber qui mélange biologie, mythologie, philo, enquête policière, etc.
"Les trois disparus du Sirius", de Georges Price (paru en... 1896 !). Plus jeune, j'ai lu ce roman d'aventures d'une traite : un bateau qui coule, des hommes bloqués dans la cale... Et une cargaison qui va les aider à s'en sortir, notamment en synthétisant de l'oxygène à partir de je ne sais plus quelle réaction chimique !
@DocMuséo
RépondreSupprimerVos commentaires arrivent à point nommé pour me faire relire ce billet que j'avais écris en mai. Effectivement vous soulignez, dans votre premier commentaire, les distinctions et précisions nécessaires à apporter si l'on veut fouiller le sujet (trop vaste pour 'tenir' dans un seul billet).
Ici je me cantonne à l'aspect 'faire de la vulgarisation à travers le genre romanesque'. A ce titre, j'ai été sensible au remarques de votre 2e§ .
J'ai avancé un peu sur ce projet (ou plus exactement, depuis quelques mois j'ai erré dans ce projet, à la recherche d'un chemin à suivre). Et en tâtonnant ici et là je me suis rendue compte que ce dont j'avais envie de parler, ce que j'avais envie que l'hypothétique lecteur ressente, c'était la démarche intellectuelle du scientifique. Dans ce qu'elle a de non linéaire, de dépendante du contexte, des rencontres, des connaissances du moment etc.
Et là, j'ai l'impression que le roman permet justement ce genre de choses, de digressions, d'aller-retours.
Merci pour les références de bouquins, il va falloir que je fasse renouveler ma carte de bibliothèque !!!
Au plaisir de vous relire à l'occasion, sur Vulgaris ou ailleurs.