vendredi 28 janvier 2011

Médiateurs en musée de science : un métier sans références

Existe-t-il des articles ou mieux des bouquins qui ont prit le temps de poser quelques bases théoriques de ce qu'est ou devrait être le métier de médiateur en musée de science ? De ses enjeux, de ses difficultés, ... Personnellement j'ai trouvé très peu de chose et à mon humble avis c'est franchement dommage ! *
Des références sur le musée, ses publics, sa muséo, sa politique culturelle, ... ça se trouve ! La lettre de l'OCIM en contient des tonnes. Des références sur le métier d'animateur, les diverses théories de l'animation, ... ça se trouve aussi ! Ma difficulté est de trouver quelque chose sur : les médiateurs en musée de science. Pour moi il manque un "bouquin de base" ou quelques articles de fond qui feraient un peu le tour de la question.
Je ne suis pas chercheur et je n'ai pas forcément le loisir de lire de nombreuses références qui tourneraient autour et qui finiraient par me donner une idée de ce que le monde des musées et/ou de la CST sait ou pense de ce métier.
Vous me direz : pourquoi un truc spécial pour ces médiateurs ... Pour moi qui ait travaillé la question de leur formation, les médiateurs en musée de science ont des spécificités qui les mettent à part des autres professionnels des musées de sciences et des autres professionnels de l'animation.
Un exemple dans chacun de ces champs :
Par rapport au contexte de musée de science : l'oralité des médiateurs réinterroge le statut de référence de ces institutions. En clair, les médiateurs parlent au nom du musée, il y a donc une responsabilité de l'établissement à garantir les contenus diffusés par les médiateurs. Comment garantir des contenus 'oraux', sans brider la personnalisation nécessaire à un rapport de qualité entre médiateur et publics ?
Par rapport à d'autres professionnels de l'animation : les médiateurs de musées de science ont des contraintes spécifiques du fait de la structure dans laquelle ils évoluent. En vrac et sans exhaustivité :
  • les offres sont proposées de nombreuses fois, par des médiateurs souvent différents, avec malgré tout une nécessité de garantir une certaine uniformité (pour ne pas léser certains visiteurs vis-à-vis d'autres ; il existe une forme de contractualisation avec le visiteur-client)
  • les médiations ont pour sujet fréquent des objets pour une part inaccessibles car en vitrine
  • les publics ne reviennent pas forcément interdisant souvent le développement d'animation sur plusieurs séances, des animations basées sur la pédagogie de projet, ...


Toutes ces petites spécificités sont des obstacles non négligeables quand on s'intéresse à la formation des médiateurs en musée de science. Les solutions sont encore pour beaucoup à trouver. Et tout cela manque cruellement de travaux de réflexion de fond.
A-delà de la seule formation des médiateurs, je suis donc persuadé que les musées de science ou les chercheurs qui réfléchissent ces institutions gagneraient énormément à s'intéresser à ce métier. Cela les feraient à coup sûr avancer sur nombre de questions auxquelles ce milieu est confronté.
Enfin j'ai l'impression tenace que la médiation orale dans les musées n'a pas la place qu'elle mérite, reléguée souvent très bas dans les échelles de valeurs des professionnels qui l'a côtoie. Là encore, c'est très dommage et je pense qu'un peu de réflexions fines et construites de la part de nos "élites" permettraient de remettre cette forme de médiation à sa juste place.
 
* : Après un an d'attente, j'ai enfin eu la réponse du journal auquel je proposais un article sur la formation des médiateurs en musée de science. Le comité de lecture l'a refusé : pas de problématique claire, pas assez de références, quelques gros partis pris, ... Les critiques me semblent pour la plupart justifiées. Je n'ai plus qu'à espérer que c'est dans la ré-écriture et l'allègement du rapport à l'origine de l'article que je me suis fourvoyé et non pas sur les réflexions de fond qu'il pouvait contenir.
Je l'espère d'autant plus que ce sont ces quelques réflexions de fond ou ces quelques "vues du terrain" que je m'apprète à vous livrer à travers quelques billets de Vulgaris.




3 commentaires:

  1. Ouf, il était moins une... un peu plus et on se retrouvait sans billet pour le mois de janvier!

    Quoi? Si je n'ai rien de plus pertinent à dire?
    Ben non, pas pour le moment, mais ça viendra...

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  2. Laurence Monnoyer-Smith5 avril 2011 à 09:23

    Bonjour Malvina,
    C'est un plaisir de vous relire, si vous voulez un coup de main pour votre article, je peux faire l'universitaire de service et vous aider, j'ai un peu l'habitude...
    Laurence

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  3. Bonjour Laurence,

    D'abord merci pour le commentaire car c'est toujours un plaisir pour nous (je pense que Malvina sera d'accord avec moi) d'apprendre qu'il y a quelques fidèles à ce petit blog.
    Pour ce qui est de l'article, j'ai abandonné l'idée. En fait un des arguments était qu'un article "concurrent" sortirait bientôt sur le sujet et a priori sans certaines de mes erreurs (notamment l'absence de références). Cela en plus du fait que l'objectif était de capitaliser au plus simple avec le moins d'investissement possible un mémoire de fin de formation* et vous comprendrez que j'ai peu de motivation à reprendre l'affaire.
    Par contre c'est très sympa de votre part de m'avoir proposer votre aide ! Merci encore.

    A bientôt sur Vulgaris
    Tom

    * pour info, j'ai récemment mis des liens vers ce rapport sur les commentaires de la page "à propos de Tom"

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